Blanche LeconteLyon 1

Bonjour, moi c'est Blanche. J'ai 51 ans je suis originaire d'Ardèche et je vis à Lyon depuis août 2014 . Je suis Aide Médico-Psychologique indépendante diplômée d'état (libre et libérale en quelque sorte). J'accompagne désormais les personnes vieillissantes à leur domicile. Je suis travailleuse sociale depuis de nombreuses années et mon métier se situe à mi chemin entre thérapie et éducation.

J'ai pu évoluer jusqu'ici en passant par des Ehpad, des maison d'accueil spécialisées, des foyers d'hébergement, des instituts medico-éducatifs et des iem, une maison de répit, à domicile en gré à gré, j'ai créé trois entreprises... J'aime utiliser le mot " prendre soin " et " accompagner ". J'ai un profil atypique puisque je me reconnais d'une certaine sensibilité et hyper empathique. En cela je ne m'épanouie réellement qu'à coté des personnes qui me ressemblent. Ma sensibilité m'a naturellement conduite à cheminer professionnellement vers l'aide à la personne mais souvent déçue des formes managériales et pratiques de nos temps modernes où l'être humain n'est que profit et vite remplacé par l'intelligence artificielle et ses abus. Comme dit la chanson " Pour me comprendre il faudrait savoir qui je suis ".

Je suis convaincue que l'offre de soin et d'accompagnement à domicile n'est pas adaptée et ne l'a jamais été. J'ai pu le vérifier, j'ai pu partager avec ces personnes vieillissantes à qui l'on offre un jour aucune autre alternative que l'Ehpad (Etablissement pour personnes âgées dépendantes) qui n'est autre qu'une SPPA Société protectrice des personnes âgées (la spa des vieux moyennant finance..) Mon objectif est de lancer l'alerte et d'accompagner un concept peu connu ou ignoré, " la déprise ". La déprise est un concept sociologique utilisé en France par la sociologie de la vieillesse et du vieillissement qui permet d'envisager l'individu âgé avançant en âge comme un acteur pris dans un travail de négociation dont l'enjeu serait le maintien de son identité en dépit des éventuelles implications biologiques et sociales du passage du temps telles qu'une dégénérescence physiologique ou un veuvage. J'ai toujours considéré la personne vieillissante comme acteur de sa vie passée et future et non dépossédée de ses décisions et souhaits comme le fait la société en 2020. Ne fais pas aux anciens ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse ... A partir de cela le champ des possibles est ouvert n'est ce pas ? Je vous invite à vous questionner et la n'est pas question de vous culpabiliser mais d'oser bouleverser ses certitudes.

Je suis de celles qui veulent faire bouger le regard sur le vieillissement debout jusqu'au bout et chez soi. On ne vieillit bien pas assis toute la journée dans un fauteuil devant une vitre et une télé... Encore moins couché à 18h00 avec une maigre soupe et compote dans le ventre... Que nous est il arrivé pour en arriver là ? La vieillesse n'est pas un état de maladie... Notre société n'aime pas vieillir, car vieillir c'est le déclin dans toutes les capacités autant physiques qu'intellectuelles. La vieillesse, c'est l'impression ne plus servir à grand-chose à part à être suivis par de multiples spécialistes de santé, c'est la dépendance par rapport aux autres et surtout elle représente la dernière étape de la vie.

Et puis cela nous renvoi notre propre vieillesse. Evidemment, cette image négative est bien renforcée par les médias aux stéréotypes bien conservées dans des bouteilles bouchonnées ! Avant l'ancien représentait un trésor de savoir et d'affection, on aimait être en sa compagnie, discuter de longues heures de son passé souvent glorieux et surtout on n'hésitait pas à l'aider dans ses occupations quotidiennes à la maison ou dans son jardin. Dans une société basée sur la performance, les biens matériels et l'argent, les personnes âgées n'ont plus leur place, elles gênent et dérangent ce qui n'arrange pas leur état de santé psychique et relationnel. Elles ont un sentiment de culpabilité et ressentent le mépris des autres qui les confortent dans l'idée qu'ils ne servent à rien. Les jours du reste de la vie